faire comme mots fléchés

En effet, au moment où il se fait comédien, M. de Modène est près d’elle. Si le poète tinta porter le titre de tapissier valet de chambre, c’est uniquement pour les avantages moraux, très considérables d’ailleurs, qu’il en retirait. Les Comédiens-Français consider him their “patron”, their boss, tirelessly performing his theatre, celebrating it every year at the homage paid him by the Troupe on 15 January, the day of his baptism, and building an invaluable heritage around his work and its performance. Et la légende allait son train, prenant corps et force, d’autant plus que Molière gardait le silence. Il y a dans l’Impromptu de l’Hôtel de Condé un portrait de Molière tragédien, où se trouve certainement une part de vérité. La parodie du discours religieux. Il faut parfois se faire violence. Et comme les Athéniens recommandaient à leurs femmes, afin qu’elles procréassent de beaux enfants, d’orner leurs maisons avec les statues des gladiateurs et des héros, de même on pourrait conseiller aux matrones de notre temps de placer dans leurs alcôves le portrait de Molière. C’était la fille d’un pâtissier mauvais poète, dont une passion malheureuse pour les vers et le théâtre fit, après l’avoir ruiné, un moucheur de chandelles dans la troupe provinciale de Molière[97]. Me la vienne enlever jusque sur la moustache... La petite querelle de directeur et de mari qu’il introduit dans l’Impromptu de Versailles laisserait même croire qu’il vivait encore à ce moment dans une parfaite sécurité. Comme nous allons le voir, la confiance du père dans l’écrivain n’en fut pas ébranlée, mais, s’apercevant que la tenue des livres et la calligraphie étaient des contrepoids insuffisants aux instincts de son fils, il résolut de le dépayser. » Il passe outre, cependant ; mais il ne l’eût pas fait avec un autre père qu’Harpagon, et cette déclaration de principes, si précise et si forte, atténue singulièrement ce qu’il peut y avoir, dans la pièce, d’hostile aux droits de la famille. "Pure praises do not provide a comfortable existence; La connaissance des Béjart ne fut pas étrangère à sa résolution ; ses biographes le donnent à entendre ou le disent expressément. Aussitôt la démolition du Petit-Bourbon commencée, il lui accorda la belle salle que Richelieu avait fait construire au Palais-Royal pour les représentations de Mirame, et M. de Ratabon reçut Tordre de la mettre en état, ce dont il dut s’acquitter en maugréant. Seigneur, par vos hontes pour nous si singulières. ». Quant au fait en lui-même. En outre, cette revue servira de pièces justificatives à un livre où j’ai dû citer bien des auteurs sans m’expliquer autrement sur leur compte ni manquer la valeur de chacun d’eux comme historien on témoin. Leurs regards ne sont jamais dissipés ; leurs yeux ne parcourent pas les loges ; ils savent que leur salle est remplie, mais ils parlent et agissent comme s’ils ne voyoient que ceux qui ont part à leur rôle et à leur action. La moindre date, le plus menu détail ont leur importance à ses yeux ; il doit dire tout ce qu’il sait. Le livre survécut, quoique la condamnation ait en partie produit son effet. D’autres témoignages s’accordant ici avec celui de la Fameuse comédienne, on peut tenir le fait pour assuré. Ainsi, jusque dans la littérature, le règne de Louis XIV, ce « règne de vite bourgeoisie », comme l’appelle Saint-Simon, ce règne où, selon la remarque d’Augustin Thierry, « dans les lettres, tous les grands noms, sauf trois, furent plébéiens », ce règne marque l’avènement du tiers état, servant et illustrant le pouvoir qui l’élève et lui donne sa place. Des mauvais vouloirs moins dangereux, mais significatifs, se produisaient aussi : l’officieuse Gazette de France, dans ses comptes rendus des fêtes royales, toujours contrôlés, souvent communiqués, évitait de prononcer le nom du poète ou le désignait de très mauvaise grâce. Il expose aussi, avec une entière nouveauté d’information, les rapports des Vauselle avec M. de Modène et Madeleine. Louis XIV goûta beaucoup l’innovation, et les comédies-ballets, composées par Molière avec la collaboration musicale de Lulli, se succédèrent rapidement. Mais, insinuait-il, « il eût été à souhaiter pour la troupe qu’un peu d’habitude de la langue française leur eût rendu la pièce intelligible, afin qu’ils en eussent pu sentir la beauté ; ajoutant aussitôt : « ce qui leur auroit mieux fait comprendre le zèle avec lequel les comédiens s’étoient portés à leur donner quelque plaisir ». Une fois à Lyon, son temps d’épreuves est terminé. C’est à chaque page qu’il m’eût fallu citer, outre les contemporains de Molière, Grimarest, Beffara, Jal, Taschereau, Soulié. On se plaint volontiers de la pénurie des renseignements à son sujet, mais, en remontant aux sources, on s’aperçoit vite que les contemporains du poète peuvent amplement satisfaire notre curiosité. [15] J’adopte les dates proposées par M. Jules Loiseleur, les Points obscurs de la vie de Molière, 1877, I, 4. Les derniers restes de la rue Saint-Thomas-du-Louvre ont disparu en 1850, mais la maison du Singe vert est aisément reconnaissable, avec ses corps de logis séparés, sur la feuille 15 du plan Turgot. Lorsque, la pièce finie, La Grange s’avançait, « l’air libre et dégagé », conservant un juste milieu entre l’excès d’assurance et la modestie trop humble, la bienveillance du public venait, en quelque sorte, au-devant de lui : « Sans l’ouïr parler, écrit Chappuzeau, sa personne plaît beaucoup » ; s’il parle, comme il a « beaucoup de feu et de hardiesse », il « régale » véritablement l’assemblée. L’un d’eux ne serait même pas trop fâché que Molière eût été un malhonnête homme : « Je l’aime, dit-il, tel qu’il est et même quel qu’il soit. On put donc entendre Tartuffe chez une grande dame amie de Port-Royal, – Mme de Longueville peut-être, ou Mme de Sablé, – chez l’académicien Habert de Montmor, chez Ninon de Lenclos, un peu partout, à en croire Boileau, qui montre Molière allant de diner en dîner réciter la pièce interdite et d’autant plus désirée. L’article Molière, publié en 1883 par M. A. Lang, dans le tome XVI de l’Encyclopœdia Britannica, formerait, à lui seul, un gros volume, et, pour l’exactitude de l’information, il mérite d’être comparé aux ouvrages allemands de MM. Le comte, rentré de Bruxelles au mois de mai ou de juin 1644, se trouvait à Paris lors de la constitution de l’Illustre Théâtre, et il ne partit pour Naples qu’en 1647. Avec les autres il était « civil et honorable dans toutes ses actions », dit Chappuzeau, « parfaitement honnêtes homme », ajoute La Grange, qui s’y connaissait, « d’une droiture de cœur inviolable », répète Grimarest, sur le témoignage de Baron. J’ai consulté à ce sujet plusieurs comédiens de beaucoup d’expérience, et tous me disaient en leur langage que, hors Paris, cette pièce sur une affiche est un « repoussoir ». Il sert aussi la haute bourgeoisie : ainsi M. Godefroy, trésorier général de l’artillerie, qui a chez lui un compte de 2 600 livres. allez, sortez, il vous est tout loisible. Quelle que put être la conduite de la femme – grosse question qu’il faudra bien aborder, – les adorateurs affluaient autour d’elle, attirés par une profession qui la mettait si en vue. – C’est au Petit-Bourbon à deux heures. Un peu plus d’un mois après, le 14 février, les deux notaires sont appelés de nouveau. Lorsque la curiosité des bonnes gens de Fontenay-le-Comte ou d’Albi est épuisée, la troupe plie bagage et se remet à rouler les grands chemins, frappant à la porte des châteaux, jouant même dans les villages ; en ce cas, la salle de spectacle est quelque vaste grange, éclairée par des falots, l’entrée se paye en denrées diverses, et les tirades sont coupées de temps en temps par le braiment d’un âne ou le mugissement d’un bœuf[50]. Partout une sûreté de raisonnement qui sent son philosophe nourri de logique. Dans une circonstance pareille, Molière n’agit pas autrement : son père fut enterré le 27 février 1669, et la veille comme le lendemain il jouait le rôle d’Orgon dans Tartuffe. Il mène une existence étrange, où se confondent le dédain absolu et le souci fiévreux des réalités de la vie : ni faim, ni soif, pas d’autres repas que des festins improvisés, l’or tantôt prodigué à pleines mains, tantôt absent et laborieusement cherché. Pour la jalousie de Madeleine, elle est inadmissible, si l’on considère que, depuis 1650, elle avait repris sa liaison avec M. de Modène ; et comme, à ce moment, elle pouvait encore nourrir l’espérance de se faire épouser par lui, une colère bruyante contre Molière eût été la plus grande des maladresses. [49] H. Chardon, la Troupe du Roman comique dévoilée et les comédiens de campagne au dix-septième siècle, 1876. Telle semble l’explication la plus simple des relations que les papiers de Jean Poquelin nous révèlent entre Pinel et lui, et de l’entrée de l’écrivain dans l’Illustre Théâtre. De Visé ne croyait pas lui-même au bien-fondé de son allusion, et la preuve c’est que, dans un recueil par lui publié en cette même année 1663, les Nouvelles nouvelles, il disait de Molière : « Si vous voulez savoir pourquoi, presque dans toutes ses pièces, il raille tant les c...s et dépeint naturellement les jaloux, c’est qu’il est du nombre de ces derniers. Les rôles de ce genre, où l’habitude sociale tient plus de place que le caractère, sont de ceux qui font le mieux juger la différence des temps et des manières. Dans un petit couvent, loin de toute pratique. [19] A. Vitu, le Jeu de paume des Mestayers, 1883. A jobseeker - Beneficiary of welfare support, From "enfants de la balle" to academicians, politique de protection des données personnelles, Molière ans his characters by Edmond Geffroy, de vous délivrer un e-billet instantanément, vous le recevrez dans les 72h, de choisir votre placement en salle, mais vous pouvez sélectionner la catégorie de votre choix dans les salles concernées. » On a vu quelles hostilités rencontrait dans l’entourage du roi le peintre des marquis, à quels traitements il était en butte. Mais, avec la tournure d’esprit d’un public parisien, était-il possible que la ressemblance lointaine de ces étrangers avec les fantoches bouffons du divertissement n’excitât pas le sourire ? Mais c’étaient des fanatiques et des sots ; ceux de nos jours, hommes d’esprit doucement sceptiques, ne lui gardent, disent-ils, aucune rancune d’avoir traité si mal leurs devanciers. Bien plus, prélats et moralistes ne se trompaient guère en voyant, je ne dis pas un indifférent, mais un ennemi dans l’homme qui écrivait Don Juan et Tartuffe. Mais, ce qu’on remarque moins, c’est le nombre de fois où notre contrôle a tantôt confirmé les dires de Grimarest, tantôt montré qu’à ses erreurs se mêlait le plus souvent une part de vérité, et surtout, chose rare, qu’il n’a jamais menti sciemment et de propos délibéré. Le moliérisme, dans ce qu’il a de légitime, ne pouvait pas plus disparaître que cette prédilection dont Molière profite entre tous nos grands écrivains, et qui, on vient de le voir, ne se trouve pas seulement en France. C’est là ce que n’ont jamais voulu comprendre un certain nombre de comédiens que la nature destine à faire rire. Et en effet il ne désarma pas. [123] Cette question de Tartuffe est la plus importante de celles que soulèvent les rapports de Molière et de Louis XIV ; on la trouvera exposée, avec le plus grand détail, dans la notice de M. P. Mesnard. Il serait plus juste d’y voir simplement ce que l’auteur y a voulu mettre, un paradoxe, et un paradoxe qui tient plutôt de la gageure poussée jusqu’au bout que du désir de remplacer une erreur banale par une vérité neuve. Jal était à l’œuvre depuis longtemps, lorsque Eudore Soulié, conservateur des musées nationaux, chargé de préparer une édition de Molière pour la collection dite des Grands écrivains, résolut, lui aussi, d’étendre le genre d’investigation inauguré par Beffara aux études de notaires. Grave question qui divise et passionne depuis longtemps les biographes de Molière. La représentation dut être particulièrement gaie ; quant au compliment obligatoire, il est à croire qu’on l’attendait avec curiosité : comment l’orateur allait-il concilier une impression qu’il éprouvait certainement lui-même, avec la réserve de son emploi ? En 1880 la Comédie-Française nous rendait le Bourgeois gentilhomme avec la mise en scène du temps, et c’était une sensation délicieuse que ce retour vers un passé déjà si lointain, ce séjour de quelques heures dans une société à jamais disparue[126]. Au théâtre, malgré la vieillesse qui arrive, la comédienne est toujours des plus vaillantes. Son vrai public, c’est donc la cour, qu’il mettra une fois encore en parallèle avec les pédants, au quatrième acte des Femmes savantes, et, avec elle, la bourgeoisie parisienne, ces marchands de la rue Saint-Denis, ces procureurs et ces notaires dont parle Zélinde, qui « aiment fort la comédie et vont ordinairement aux premières représentations de toutes les pièces », ce parterre de la Critique, qui « se laisse prendre aux choses et n’a ni prévention aveugle, ni complaisance affectée, ni délicatesse ridicule ». Nous savons que, malgré les placets, Tartuffe resta près de cinq ans éloigné de la scène. notre ami, ne te tourmente point ; Bien huppé qui pourra l’attraper sur ce point. L’abbé ne manquoit pas de lui envoyer tous les matins par un page le gage de leur traité et de l’aller voir toutes les après-midi. Je m’empresse de dire qu’on ne saurait comparer le cas de Molière à celui de Swift ou de Jean-Jacques Rousseau, qui, à un moment de leur existence, furent véritablement des fous, et mirent dans leurs œuvres, surtout le second, quelque chose de leur folie. La Feuillade, plat courtisan, chez lequel l’esprit et le caractère n’étaient pas, bien s’en faut, à la hauteur du courage, s’en allait répétant ce fameux tarte à la crème, qu’il n’avait peut-être pas inventé, mais qu’il avait fait sien : « Tarte à la crème ! Depuis lors, jusqu’à son retour définitif en 1658, il ne demanda plus rien : la fortune commençait à lui venir, grâce à de fructueuses campagnes théâtrales et à la protection du prince de Conti. Il fut mis à la retraite, d’office, en 1684. Elle est au plus mal ce jour-là ; sa signature est presque illisible, et elle déclare « ne pouvoir mieux signer ni parapher, attendu l’extrême maladie où elle est, et, notamment, que sa vue est affaiblie ». Pendant les lancements, aucune place ne sera vendue aux guichets de la Comédie-Française. Fritsche, Humbert, Knörich, Vesselovsky, Vollmöller, etc. De ces idées sur le rôle de la biographie et de la critique résultent les études sur Molière qui composent le présent volume. En 1647, où la troupe y vint, semble-t-il, pour la première fois, le gouverneur de Guyenne était Bernard de Nogaret, duc d’Épernon. Armande avait aussi de la coquette l’humeur impérieuse et vaine ; elle « vouloit, dit la Fameuse comédienne, être applaudie en tout, n’être contredite en rien, et surtout elle prétendoit qu’un amant fût soumis comme un esclave ». Célimène est le type de femme le plus original et le plus complet qui soit sorti du génie de Molière ; c’est aussi le plus difficile du répertoire classique. Pour le coup, cette femme, dont nous aurons plus d’une fois à admirer l’esprit pratique et délié, fit preuve, en cette circonstance, d’une naïveté rare. Elle est d’autant plus fâcheuse, qu’au lieu d’embellir son objet, elle finirait, si l’on n’y prenait garde, par le rendre ridicule. De son côté, le fils « prioit et requéroit » son père « de faire pourvoir de la charge de tapissier du roi, dont il avoit la survivance, tel autre de ses enfans qu’il lui plairoit » et abandonnait tout droit sur cette charge. POQUELIN DE MOLIÈRE. En parlant de « son habituelle paresse à soutenir la conversation », il dit vrai, et la notice de 1682 complète le renseignement en nous apprenant, ce dont nous nous serions bien un peu doutés, qu’il causait très agréablement quand il le voulait, mais qu’il se taisait à l’ordinaire, car il n’aimait causer qu’avec ceux qui lui plaisaient. Aussi notre auteur fait-elle d’Armande une vraie Messaline, et une Messaline du dernier ordre, de celles que l’on paye. Mais elle s’attachait de plus en plus à son intérieur, où elle vivait très retirée, au fils qu’elle avait eu de Guérin, enfin à une riante maison des champs qu’elle possédait à Meudon et où elle passait tout le temps que lui laissait le théâtre[79]. Faut-il aller plus loin, et y reconnaître, comme on le veut, l’esprit ou la main de Molière lui-même, que ce soit un compte rendu écrit de souvenir par Chapelle, ou une lettre adressée par Molière à son ami[70], compte rendu ou lettre tombés dans les mains du libelliste ? Au demeurant, il n’a pas du tout la physionomie d’un livre de comptes officiel ; ainsi, le plus souvent, on n’y trouve, pour les recettes et les dépenses, que les totaux sans le détail des additions qui les ont fournis. Et, si des œuvres d’art on descend aux plus simples images : portraits des éditions courantes, estampes populaires, bons points d’école, etc., c’est toujours lu répétition plus ou moins lointaine du buste de Houdon que l’on a sons les yeux. Il n’y manqua pas, nous apprennent les auteurs de la notice de 1682 ; mais, toujours discrets, ils s’en tiennent à la mention du fait. L’avocat manqué mit peu d’empressement à redevenir apprenti. Bien que le livre de Soulié n’ait pas obtenu auprès du grand public tout le succès qu’il méritait, il eut assez de retentissement pour susciter un peu partout des émules à l’auteur, même à Paris, où il semblait pourtant avoir épuisé le terrain, mais surtout en province. Le lendemain, à sept heures du matin, M. Le Comte et Raisin allèrent recevoir ses ordres (j’étois malade). En 1654 il atteint ses cinquante-huit ans et, sa fortune faite, songe à se retirer des affaires. » Il est difficile, le genre admis, d’être plus concis et plus simple. Il plaît à tout le monde, et ne sauroit se plaire. Il accompagne donc les siens à Pézenas, où, « durant six bons mois », traité par eux comme « un parent », comme « un frère », il mène, « au milieu de sept ou huit plats », la vie la plus douce, « soufflant la rôtie » et savourant les muscats de Frontignan et de Lunel. La troupe du Palais-Royal sauvée, la Comédie-Française fondée par la réunion de 1680, La Grange n’avait plus qu’un dernier devoir à remplir envers la mémoire de Molière, c’était de publier une édition définitive des œuvres de son maître. « J’en voudrois être quitte pour dix pistoles ! Les déluges, la peste et la famine sont les suites que traîne après soi l’athéisme ; et, quand il est question de le punir, le ciel ramasse tous les iléaux de sa colère pour en rendre le châtiment plus exemplaire. Ici, non seulement elle lui prête le concours le plus actif, mais, une fois la procédure engagée, elle se substitue à lui. Toute la pièce était conçue pour mettre en relief ses diverses qualités, art de la parure, chant, danse ; et Euryale, représenté par La Grange, détaillait en son honneur un portrait qui dut être salué de longs applaudissements : « Elle est adorable en tout temps, il est vrai ; mais ce moment l’a emporté sur tous les autres, et des grâces nouvelles ont redoublé l’éclat de ses beautés. Le chœur, le prologue, quelque personnage secondaire étaient jadis les interprètes de leur philosophie ; les comiques modernes ont les raisonneurs, dont tous ont usé, quelques-uns abusé. Il y a, certes, des œuvres plus fortes que cette « tragédie-ballet » ; il n’y en a guère qui soient une plus fidèle image de la société qui les inspira. [138] Louis Moland, édition des Œuvres complètes de La Fontaine, t. VI et VII. On peut donc croire qu’en traçant les règles d’une nouvelle diction tragique, Molière, comme il arrive d’habitude aux comédiens, faisait la théorie de son propre talent et proposait comme modèle les qualités qu’il avait ou croyait avoir. Quant à l’espoir que son fils deviendrait un Bellerose, on s’expliquerait encore qu’il laissât Poquelin père sans enthousiasme. De celle de la Tonnellerie, démolie vers la fin du dernier siècle, il ne reste rien et l’on ne peut que par à peu près se représenter ce qu’elle pouvait être[7]. Je ne suis pas du nombre de ces esprits sublimes dont vous parlez ; mais, tel que je suis, je n’ai rien fait en ma vie dont je sois véritablement content. De là d’abondantes recettes, et aussi de généreuses subventions officielles auxquelles le prince de Conti faisait contribuer les États un peu malgré eux. Et, lâches, toutefois, loin de le reconnaître. Il souffrait beaucoup, malgré la faveur du public, de la cour et du roi ; il se voyait au déclin de la vie, il comprenait que sa santé était irrévocablement perdue, il était le mari d’une femme qui ne lui donnait qu’inquiétude et tourments. « Et moi pour vingt coups de fouet », enchérit Brécourt. La situation semblait désespérée pour La Grange et Armande ; plus forte que leurs résolutions, la nécessité les mettait à la merci de l’Hôtel. Pouvait-il, comme Français, être mécontent du présent et désirer un meilleur avenir ? Songeons à répéter, s’il vous plaît... Or sus, commençons... Allons ! Mais il les trompa fort par son silence. » La Comédie examine donc l’affaire et rédige ce procès-verbal : Ces deux messieurs seront amenés dans la grande salle d’assemblée, chacun par une porte différente, où, étant en présence l’un de l’autre, M. de La Grange leur prononcera ces paroles en présence de la Compagnie : « Messieurs, nous avons examiné tout ce qui s’est dit et passé dans votre démêlé, jusqu’aux moindres circonstances ; nous avons jugé à propos de n’en point rappeler ici le détail, persuadés que nous sommes qu’il est des plus avantageux pour l’un et l’autre d’ensevelir de pareils démêlés dans un oubli perpétuel. parlez... Attendez ; il faut marquer davantage tout cet endroit... Bon ! – Goût du roi, dans ses dernières années, pour les comédies de Molière. La voix touchante d’Armande était bien celle qu’il fallait au rôle, et c’est surtout le souvenir du Malade imaginaire qui inspirait à l’auteur des Entretiens galants son double portrait de La Grange et de Mlle Molière. Ainsi, ce serait d’abord avec M. de Modène, puis avec la jeunesse élégante du Languedoc que Molière aurait partagé sa maîtresse ! Qu’on aime tant, et qui, quand la pièce est finie. Mais, cette fois, celui qui servait de but aux calomniateurs était couvert par une volonté plus puissante que toutes les jalousies : au plus fort des clameurs déchaînées, le roi marquait sa protection à Molière en lui accordant une pension de 1 000 livres, et le poète, ripostant d’un seul coup à toutes ces attaques diverses, lançait la Critique de l’École des femmes. Dans la pièce suivante, les Fâcheux, le roi faisait au poète l’honneur de collaborer avec lui. S’il ne prenait pas le titre de son emploi, c’était peut-être pour sauvegarder les recettes, en raison des dettes qu’il laissait à Paris. « Molière, dit Boileau, lui lisoit quelquefois ses comédies, et assuroit que, lorsque des endroits de plaisanterie ne l’avoient point frappée, il les corrigeoit, parce qu’il avoit plusieurs fois éprouvé, sur son théâtre, que ces endroits n’y réussissoient point » ; et Brossette ajoute qu’elle avait assez de sens littéraire pour ne pas confondre du Brécourt avec du Molière. Continuer la représentation était impossible ; rendre l’argent et renvoyer le public, sans lui dire pourquoi, eût provoqué un tumulte involontairement scandaleux ; enfin, annoncer la nouvelle à haute voix dans un lieu de plaisir, n’était-ce pas manquer de respect à l’auguste défunte ? Atteint depuis longtemps d’une grave maladie de poitrine, il avait dû se soumettre à un régime sévère, ne vivant que de fait, gardant le silence en dehors de la scène et confiné dans la solitude. [120] Le tableau de Ingres, peint pour l’impératrice Eugénie, a disparu, dans l’incendie des Tuileries, en mai 1871 ; la Comédie-Française en possède un carton, offert par l’auteur aux sociétaires en 1857 et placé au foyer des artistes. Une tradition sans preuves positives, mais qui semble digne de foi, veut qu’il ait doublement souffert à ses débuts de cette passion malheureuse : il aurait reçu, à Bordeaux, en jouant une Thébaïde de sa composition, des pommes cuites qui visaient à la fois l’auteur et l’acteur. Décidément, il n’y a plus à compter sur Paris. On lui a durement reproché cette promptitude, et bien à tort ; il n’y a là que dévouement méritoire aux devoirs de son état et aux intérêts de ses camarades. Apogée de la faveur de Molière. Pourtant, il finit parfaire la différence, à une époque où, le Florentin étant mort depuis longtemps, ses menaces ne pouvaient plus emporter la balance. Treize ans plus tard, c’est-à-dire trois ans après la mort de Molière, en 1676, l’accusation de Montfleury était reprise par un homme qui valait encore moins, le sieur Guichard. Les deux tableaux décrits par Ém. Le roi était-il donc incapable d’une intervention pareille, et, lui montrer la confiance que l’on avait en sa haute justice, n’était-ce pas lui donner un conseil d’équité ? Dans les années qui suivirent sa mort, Molière n’était pas encore regardé comme le génie prodigieux que nous voyons en lui. Mais, au dix-septième siècle, on n’avait pas toujours les imprimeurs que l’on voulait ; les auteurs les plus soigneux ne pouvaient les empêcher de faire à leur tête, Corneille, par exemple, très attentif aux questions d’orthographe, très soucieux de la correction, et qui se plaint avec amertume de l’indocilité des siens. Je borne là l’ambition de mes souhaits ; et je crois qu’en quelque façon ce n’est pas être inutile à la France que de contribuer en quelque chose au divertissement de son roi. Concours unique et succès sans lendemain : Les jours suivants n’étant ni fêtes ni dimanches. Ce fut le 10 juillet 1675 que l’ennemi de Lulli lança le factum où elle était si maltraitée. On ne peut dire qu’il y ait été encouragé par Louis XIV, car jusqu’ici Nicomède a été la seule représentation tragique par lui donnée devant le roi ; tout le reste est comédies ou farces. – Conduite de Louis XIV à la mort de Molière. – Rupture de Molière avec Lulli ; association avec Charpentier. L’année 1656 se passe encore dans le Languedoc, année doublement heureuse, car Molière obtient sur le bureau des comptes une nouvelle assignation, de 6 000 livres cette fois, payée comptant le 24 février[54] ; et, en novembre ou décembre, il fait représenter à Béziers le Dépit amoureux. – La Fameuse comédienne ; invraisemblance ou impossibilité des intrigues que ce pamphlet prête à Armande : l’abbé de Richelieu, Guiche, Lauzun. Celui-ci a plus de raisons d’être et s’appuie sur des autorités moins contestables que l’autre. Le 17 décembre suivant, second emprunt, de 1 700 livres cette fois, aux mêmes prêteurs ; puis la troupe se transporte des fossés de Nesle au port Saint-Paul. Cette déclaration voilée ne suffit pas au poêle ; il voulut écrire pour sa déesse une tragédie dont elle jouerait le principal rôle et où il se représenterait lui-même sous les traits d’un de ces vieillards amoureux qu’il dessinait d’une touche si ferme. Ne serait-ce pas que Molière, homme d’observation et de vérité, s’abstenait de peindre des caractères qu’il ne connaissait point par expérience personnelle, ou encore qu’il ne songeait pas à mettre dans la vie des autres une influence qui s’était à peine exercée dans la sienne ? Cette persistante faveur d’un méchant écrivain eut le don d’agacer un homme d’esprit, Bazin, l’historien de Louis XIII, qui se proposa de la ruiner une bonne fois. Molière y était passé maître. Ainsi Molière provoquait, en l’absence du roi, les rigueurs des deux plus hautes autorités de Paris, scandale retentissant, dont tout autre que lui eût subi la peine. La première, sans doute, elle avait deviné le génie de Molière ; elle s’était donc efforcée d’écarter de lui les soucis matériels, de le laisser tout entier à la composition de ses œuvres et à l’exercice de son art. À Lyon, la troupe loua l’Andromède de Corneille. » Appelons les choses par leur nom : avec un sentiment très vif du charme que met dans la vie un entourage familier de belles choses, Molière n’était pas exempt d’un certain goût d’ostentation. Cette attitude de Louis XIV a été jugée de façons très différentes. Et pourtant, Lacroix comme Fournier, par tout ce qu’ils ont remué et signalé de livres, ont rendu l’un et l’autre de grands services à la biographie de Molière ; un peu de vérité neuve se mêle à la plupart de leurs erreurs. Quoi qu’il en soit, La Feuillade, rencontrant un jour le poète, qui s’inclinait devant lui, lui saisit la tête en disant : « Tarte à la crème, Molière, tarte à la crème », et il lui frotta si durement le visage contre les boutons de son habit qu’il le mil tout en sang. [25] Ch. Elle eut plus que Molière ta se louer de son passage à Bordeaux. – C’est au lieu ordinaire, à trois heures précises[91]. Et même, il étoit prévenu que c’étoit une vertu ; de sorte que celui de ses amis qui étoit le plus régulier et le plus arrangé étoit celui qu’il estimoit le plus. Au contraire, on lui reproche, à lui aussi, d’être emphatique et criard ; cela prouverait que la simplicité tragique est, comme je le disais tout à l’heure, chose assez contestable, puisque celui-là même qui en faisait profession cédait malgré lui à la nature du genre et s’efforçait inutilement de se guinder à sa hauteur.

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